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                      Parcours libre

d’Exploration 

Au gré de vos pérégrinations, des petits panneaux “Rêver la forêt” jalonnent les sentiers, tels des fenêtres ouvertes sur l’imaginaire forestier. Ils invitent à se reconnecter à la nature en observant le vivant, en vous défiant ou vous invitant à réfléchir. 

poursuivez votre exploration et votre rêverie avec un plus contenu enrichi

La forêt des Loups

Parcours auto-animé  

Force de la meute

Le loup est un animal social et coopératif. Il vit en meute, une véritable petite société organisée où chacun possède un rôle. Lorsqu’ils chassent ou se déplacent, les loups travaillent ensemble, ce qui leur permet de repérer, encercler et abattre des proies bien plus grandes qu’eux. Leur cohésion de groupe est l’un de leurs plus grands atouts pour survivre dans la nature. 

Fiche loup 

Rêver la forêt, 
C’est comprendre qu’on avance plus loin 
Quand on avance ensemble. 
Écouter, se soutenir, se relier

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Le loup 

Ouvrez, ouvrez la porte au loup

Petites fées des contes 

Cachées dans l’âme des enfants 

Ils ne sont féroces que poussés par la faim 

Comme les hommes 

Dont les mains creusent des trous dans la pierre 

Pour chercher le grain 

 

Ouvrez, ouvrez la porte au loup

Petites fées des contes 

Cachées dans l’âme des parents 

Qui souffrent trop

Quand l’homme est un loup pour l’homme ​

​Ouvrez, ouvrez la porte au loup

Petites fées des contes 

Et racontez-nous d’autres histoires 

Où la joie donne des ailes

Et la forêt des nids 

Dans lesquels nous pouvons nous endormir 

En paix 

 

Yvon Le Men 

Rêver la forêt, 
C’est ouvrir les yeux autrement, 
Accueillir le sauvage sans peur, 
Et laisser grandir en nous 
Le murmure du vivant. 

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ouvre la porte au loup

Prends un moment. 
Ferme un instant les yeux. Respire profondément. 

Tu es au cœur de la forêt, entre les arbres qui murmurent des secrets anciens. 
Cueille un mot, une émotion, une pensée que tu veux offrir au loup « lumineux ». 
Dépose-le dans ta main, comme un petit feu. 
Souffle doucement dessus, et imagine qu’il part nourrir la paix en toi. 

Quand tu seras prêt, rouvre les yeux. 
Continue ton chemin, mais n’oublie pas : 
Ce que tu nourris en toi, tu l’offres aussi aux autres. 

Rêver la forêt, 
c’est apprivoiser le silence en soi, 
écouter la bataille des loups intérieurs, 
et doucement choisir ce qui fait grandir la vie. 

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la légende des 2 loups

Fiche loup 2 :  

Rêver la forêt, c’est aussi  : 
Marcher lentement, 
sans déranger, 
pour mieux observer et s’émerveiller. 

A pas de loup

La forêt des Cerfs

Parcours auto-animé  

La grenouille ne court pas. Elle attend. 
Elle observe, patiente… et soudain, elle saute. 
Pas pour fuir, mais pour avancer. 

 

La grenouille : petite, mais essentielle 

Les grenouilles font partie de la grande famille des amphibiens. Elles vivent entre deux mondes : l’eau et la terre. Elles pondent dans les mares, les étangs ou les fossés, et passent une partie de leur vie au sol, dans les sous-bois humides. Elles sont très sensibles à leur environnement : une eau trop polluée, une zone humide asséchée, et toute une génération de têtards peut disparaître. 

Rêver la forêt : 
C’est aussi rêver des eaux calmes où les grenouilles chantent. 
C’est rêver de mares pleines de vie, 
de flaques qu’on protège, 
et de bonds joyeux vers un monde plus doux. 

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Zones humides : un monde qui s’efface 

Les zones humides (mares, marais, tourbières...) sont parmi les milieux les plus riches en biodiversité. 
Mais ce sont aussi les plus menacés en Europe. 

  • Elles sont drainées, bétonnées, remblayées. 

  •  En 100 ans, plus de 60 % des zones humides françaises ont disparu. 

  • Résultat : les amphibiens sont en fort déclin — en France, près d’1 espèce sur 2 est menacée  

(source OFB) 

Et sans grenouilles, crapauds ou tritons, les moustiques prolifèrent, les chaînes alimentaires s’effondrent, et la forêt perd un de ses souffles les plus discrets.

Le saut de la grenouille

Le geai des chênes est facilement reconnaissable grâce à son plumage nuancé : 

  • Dos brun rosé, 

  • Ventre plus clair, 

  • Ailes noires et blanches, 

  • Et surtout, une tache bleu vif rayée de noir sur les ailes. 

On le confond parfois avec une pie… mais son cri rauque et strident le trahit immédiatement ! ​​​

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Un jardinier involontaire de la forêt 

Le geai ne retrouve pas tous les glands qu’il a dissimulés. 
Et tant mieux ! 
Car ceux qui restent dans le sol peuvent germer au printemps… 
et donner naissance à de nouveaux chênes. 

Le geai est donc un véritable semeur de forêt. 
 

Il contribue activement à la régénération naturelle des bois, surtout là où les humains ne replantent pas. Il est capable d’imiter les cris d'autres oiseaux, et même parfois… des sons mécaniques. 

C’est un oiseau farouche et discret : bien qu’assez commun, il est difficile à observer de près. Il a un rôle dalerte dans la forêt : son cri bruyant prévient les autres animaux de la présence d’un danger, comme un humain ou un prédateur. 

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Un oiseau au cerveau bien rempli 

Le geai est doté d’une mémoire impressionnante. 
À l’automne, il cache des centaines, voire des milliers de glands et autres graines. Il les enfouit un peu partout dans la forêt, à quelques centimètres de profondeur. Et des mois plus tard, même sous la neige, il retrouve la majorité de ses caches ! 

 

Il utilise des repères visuels et une mémoire spatiale très précise pour se souvenir de l’emplacement exact de ses réserves. 

Rêver la forêt, 

C’est apprendre à se souvenir de ce qui compte. 
C’est semer, sans toujours savoir, 
ce qui un jour deviendra un arbre, 
un refuge, ou un rêve. 

la mémoire du geai des chênes

La légende des 2 loups

Prends un moment. 
Ferme un instant les yeux. Respire profondément. 

Tu es au cœur de la forêt, entre les arbres qui murmurent des secrets anciens. 
Cueille un mot, une émotion, une pensée que tu veux offrir au loup « lumineux ». 
Dépose-le dans ta main, comme un petit feu. 
Souffle doucement dessus, et imagine qu’il part nourrir la paix en toi. 

Quand tu seras prêt, rouvre les yeux. 
Continue ton chemin, mais n’oublie pas : 
Ce que tu nourris en toi, tu l’offres aussi aux autres. 

 

Rêver la forêt, 
c’est apprivoiser le silence en soi, 
écouter la bataille des loups intérieurs, 
et doucement choisir ce qui fait grandir la vie. 

Nom scientifique : Macroglossum stellatarum

Famille : Sphingidae

Taille : 4 à 5 cm d’envergure

Surnom : Papillon colibri

Période d’observation : D’avril à octobre, actif surtout au soleil

 

Un papillon qui défie les apparences

À première vue, on pourrait croire qu’un petit colibri vole de fleur en fleur.

Mais ce n’est pas un oiseau : c’est un papillon !

Le Moro-sphinx est un véritable acrobate de l’air. Grâce à ses ailes étroites et puissantes, il vole à une vitesse incroyable, capable de rester immobile en vol stationnaire, ou même de reculer, comme les colibris d’Amérique du Sud. Ses ailes battent jusqu’à 75 fois par seconde, produisant un léger battement sonore lorsqu’il butine. Le nom "sphinx" ne vient pas de son vol, mais de la posture étrange de sa chenille. Comme beaucoup d’espèces de la famille des Sphingidae, elle se tient redressée à l’avant, le corps recourbé, évoquant la statue du Sphinx égyptien.

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Rêver la forêt,

C’est imaginer qu’un papillon puisse voler comme un oiseau,

c’est voir dans les battements d’ailes

une danse invisible entre la fleur et l’air.

C’est s’émerveiller d’un monde minuscule

où l’équilibre est une question de millimètre…

et de magie.

Une machine à nectar

Pour subvenir à ses besoins, le Moro-sphinx a développé une stratégie unique :

  • Il ne se pose jamais sur les fleurs.

  • Il déploie une longue trompe (aussi longue que son corps !)

  • Et butine rapidement, sans interruption, en volant sur place.

Son vol est très énergivore, il doit donc visiter des dizaines de fleurs par minute pour maintenir son énergie. C’est un pollinisateur rapide et efficace, utile pour la reproduction de nombreuses espèces végétales. Contrairement à la plupart des papillons, le Moro-sphinx peut voler même en plein midi, en plein soleil. Il a une mémoire étonnante : il est capable de revenir chaque jour aux mêmes fleurs, en repérant leur emplacement. Il peut parcourir plusieurs centaines de kilomètres lors de ses déplacements saisonniers.

 

Le Moro-sphinx aime les lisières de bois ensoleillées, les jardins fleuris, les vergers ou encore les prairies proches de la forêt. Ses fleurs préférées : valériane, lavande, géranium sauvage…

L'équilibre du moro-sphynx

Les cerfs

Aux vapeurs du matin, sous les fauves ramures

Que le vent automnal emplit de longs murmures,

Les rivaux, les deux cerfs luttent dans les halliers :

Depuis l'heure du soir où leur fureur errante

Les entraîna tous deux vers la biche odorante,

Ils se frappent l'un l'autre à grands coups d'andouillers.

Suants, fumants, en feu, quand vint l'aube incertaine,

Tous deux sont allés boire ensemble à la fontaine,

Puis d'un choc plus terrible ils ont mêlé leurs bois.

Leurs bonds dans les taillis font le bruit de la grêle ;

Ils halettent, ils sont fourbus, leur jarret grêle

Flageole du frisson de leurs prochains abois.

Et cependant, tranquille et sa robe lustrée,

La biche au ventre clair, la bête désirée

Attend ; ses jeunes dents mordent les arbrisseaux ;

Elle écoute passer les souffles et les râles ;

Et, tiède dans le vent, la fauve odeur des mâles

D'un prompt frémissement effleure ses naseaux.

Enfin l'un des deux cerfs, celui que la Nature

Arma trop faiblement pour la lutte future,

S'abat, le ventre ouvert, écumant et sanglant.

L'oeil terne, il a léché sa mâchoire brisée ;

Et la mort vient déjà, dans l'aube et la rosée,

Apaiser par degrés son poitrail pantelant. ​

​Douce aux destins nouveaux, son âme végétale

Se disperse aisément dans la forêt natale ;

L'universelle vie accueille ses esprits :

Il redonne à la terre, aux vents aromatiques,

Aux chênes, aux sapins, ses nourriciers antiques,

Aux fontaines, aux fleurs, tout ce qu'il leur a pris.

Telle est la guerre au sein des forêts maternelles.

Qu'elle ne trouble point nos sereines prunelles :

Ce cerf vécut et meurt selon de bonnes lois,

Car son âme confuse et vaguement ravie

A dans les jours de paix goûté la douce vie :

Son âme s'est complu, muette, au sein des bois.

Au sein des bois sacrés, le temps coule limpide,

La peur est ignorée et la mort est rapide ;

Aucun être n'existe ou ne périt en vain.

Et le vainqueur sanglant qui brame à la lumière,

Et que suit désormais la biche douce et fière,

A les reins et le coeur bons pour l'oeuvre divin.

L'Amour, l'Amour puissant, la Volupté féconde,

Voilà le dieu qui crée incessamment le monde,

Le père de la vie et des destins futurs !

C'est par l'Amour fatal, par ses luttes cruelles,

Que l'univers s'anime en des formes plus belles,

S'achève et se connaît en des esprits plus purs.

Rêver la forêt,

C’est aussi écouter la poésie du vivant,

c’est laisser les mots suivre les traces,

c’est écrire avec le souffle des arbres,

et entendre, entre les feuilles,

le murmure de ceux qui ne parlent pas.

Anatole FRANCE

1844 - 1924

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Les Rimes du Roi

La forêt des Aigles

Parcours auto-animé  

Nom scientifique : Tyto alba

Famille : Tytonidés

Taille : Environ 35 cm

Envergure : 90 à 95 cm

Poids : 300 à 400 g

Durée de vie moyenne : 5 à 10 ans dans la nature

Particularités remarquables

  • Vol silencieux : Grâce à la structure dentelée de ses plumes et à leur texture veloutée, la chouette effraie peut voler sans produire aucun son audible.

  • Ouïe ultra-développée : Elle possède une ouïe directionnelle extrêmement fine, capable de repérer un rongeur sous la neige ou dans l’obscurité totale.

  • Visage en forme de cœur : Ce disque facial agit comme un radar acoustique, concentrant les sons vers ses oreilles asymétriques.

  • Vision nocturne : Excellente, mais c’est bien l’ouïe qui fait la différence dans la chasse.

 

Mode de vie

  • Activité : Nocturne et crépusculaire

  • Alimentation : Campagnols, mulots, musaraignes, petits oiseaux, insectes

  • Territoire : Ruralité, vieux bâtiments, clochers, granges…

  • Reproduction : Niche dans des cavités, pond 4 à 7 œufs. Les jeunes sont nourris pendant plusieurs semaines avec des proies entières.

 

La chouette effraie est un redoutable chasseur nocturne, mais surtout un maître du silence. Son vol est totalement inaudible – une prouesse rare chez les oiseaux !

Comment fait-elle ? Grâce à :

  • des plumes souples et dentelées qui réduisent les turbulences,

  • une structure duveteuse qui absorbe les sons,

  • et des ailes larges permettant un vol lent et plané.

Résultat : elle fond sur ses proies sans qu’elles ne l’entendent venir.

Les scientifiques s’en inspirent même pour imaginer des avions plus discrets !

 

Rôle écologique

  • Régulation naturelle des rongeurs : Une famille de chouettes peut consommer plus de 1 000 proies en une seule saison !

  • Indicateur de biodiversité : Sa présence révèle un habitat sain, riche en proies et peu perturbé.

  • Espèce menacée localement : Sensible aux collisions routières, à la raréfaction des sites de nidification, à l’usage de pesticides.

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Rêver la forêt,

c’est marcher en silence sous la lune,

laisser ses oreilles devenir guides,

et découvrir qu’un monde invisible s’éveille

quand le nôtre s’endort.

la légende du silence

La buse variable

Buteo buteo

Famille : Accipitridés

 

Taille : 50–57 cm

Envergure : 110–130 cm

Poids : 600 à 1 300 g

Longévité : jusqu’à 20 ans

(mais souvent moins à l’état sauvage)

 

Comment la reconnaître ?

La buse variable est l’un des rapaces les plus communs en Europe. Son nom vient de la grande variabilité de son plumage, allant du brun très foncé au presque blanc.

Mais on la reconnaît surtout à :

  • Son silhouette trapue,

  • Ses ailes larges et arrondies,

  • Sa queue courte et arrondie,

  • Son vol plané en cercles lents, souvent haut dans le ciel.

  • Elle pousse régulièrement un cri aigu : "piiiiuuu", rappelant celui d’un chat.

 

Habitat et comportement

  • Elle fréquente les paysages bocagers, les lisières de forêts, les clairières, les champs ouverts.

  • On peut l’observer planant à la recherche de proies, posée sur un poteau, ou immobile dans un arbre.

 

Repos et sommeil :

  • La buse dort perchée sur une branche, parfois dans la même position toute la nuit.

  • Ses pattes se ferment instinctivement en "verrouillage", ce qui lui permet de tenir en équilibre sans effort, même les yeux fermés.

 

Alimentation

  • Rongeurs (campagnols, mulots, rats) : sa proie favorite.

  • Aussi : vers de terre, grenouilles, petits oiseaux, reptiles, charognes.

  • Elle chasse en planant ou depuis un perchoir d’affût.

  • Elle est donc précieuse pour les agriculteurs : régulation naturelle des populations de rongeurs.

 

Astuces de chasse et d'équilibre

  • Sa vue perçante lui permet de repérer un mulot à 100 mètres !

  • Elle alterne mouvement et immobilité : patiente, puis fond sur sa proie.

  • En vol plané, elle exploite les courants ascendants (thermiques) pour économiser son énergie.

  • Elle ajuste son vol en permanence pour rester stable : un vrai modèle d'équilibre aérien !

 

Reproduction

  • Nid construit en hauteur dans un arbre.

  • 2 à 4 œufs, couvés par la femelle.

  • Les petits sont nourris pendant 6 à 8 semaines.

  • Le couple est souvent fidèle à son territoire d’une année sur l’autre.

 

Son rôle dans la forêt

  • Régulatrice naturelle des petits mammifères

  • Indicateur d’un écosystème équilibré

  • Espèce commune, mais très utile, souvent mal connue

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Rêver la forêt

C’est retrouver l’équilibre entre corps et esprit,

entre le mouvement et le calme,

c’est s’ancrer dans l’instant comme elle s’ancre sur sa branche,

et chercher, entre ciel et terre,

notre propre équilibre

l'équilibre des oiseaux
La vue de l’aigle

L’aigle, c’est le génie ! oiseau de la tempête,

Qui des monts les plus hauts cherche le plus haut faîte ;

Dont le cri fier, du jour chante l’ardent réveil ;

Qui ne souille jamais sa serre dans la fange,

Et dont l’œil flamboyant incessamment échange

Des éclairs avec le soleil.

Son nid n’est pas un nid de mousse ; c’est une aire,

Quelque rocher, creusé par un coup de tonnerre,

Quelque brèche d’un pic, épouvantable aux yeux,

Quelque croulant asile, aux flancs des monts sublimes,

Qu’on voit, battu des vents, pendre entre deux abîmes,

Le noir précipice et les cieux !

Ce n’est pas l’humble ver, les abeilles dorées,

La verte demoiselle aux ailes bigarrées,

Qu’attendent ses petits, béants, de faim pressés ;

Non ! c’est l’oiseau douteux, qui dans la nuit végète ;

C’est l’immonde lézard, c’est le serpent qu’il jette,

Hideux, aux aiglons hérissés.

Nid royal ! palais sombre, et que d’un flot de neige

La roulante avalanche en bondissant assiège !

Le génie y nourrit ses fils avec amour,

Et, tournant au soleil leurs yeux remplis de flammes,

Sous son aile de feu couve de jeunes âmes,

Qui prendront des ailes un jour !

Pourquoi donc t’étonner, ami, si sur ta tête,

Lourd de foudres, déjà le nuage s’arrête ?

Si quelque impur reptile en ton nid se débat ?

Ce sont tes premiers jeux, c’est ta première fête ;

Pour vous autres aiglons, chaque heure a sa tempête,

Chaque festin est un combat.

Rayonne, il en est temps ! et, s’il vient un orage,

En prisme éblouissant change le noir nuage.

Que ta haute pensée accomplisse sa loi.

Viens, joins ta main de frère à ma main fraternelle.

Poëte, prends ta lyre ; aigle, ouvre ta jeune aile ;

Étoile, étoile, lève-toi !

La brume de ton aube, ami, va se dissoudre.

Fais-toi connaître, aiglon, du soleil, de la foudre.

Viens arracher un nom par tes chants inspirés ;

Viens ; cette gloire, en butte à tant de traits vulgaires,

Ressemble aux fiers drapeaux qu’on rapporte des guerres,

Plus beaux quand ils sont déchirés !

Vois l’astre chevelu qui, royal météore,

Roule, en se grossissant des mondes qu’il dévore ;

Tel, ô jeune géant, qui t’accrois tous les jours,

Tel ton génie ardent, loin des routes tracées,

Entraînant dans son cours des mondes de pensées,

Toujours marche et grandit toujours !

 

Odes et balades

Décembre 1827 

Rêver la forêt

C’est aussi lever les yeux.

C’est s’entrainer à voir autrement

Prendre de la hauteur pour mieux comprendre la vie en bas.

Et laisser le vent nous enseigner la liberté.

La légende des 2 loups

Prends un moment. 
Ferme un instant les yeux. Respire profondément. 

Tu es au cœur de la forêt, entre les arbres qui murmurent des secrets anciens. 
Cueille un mot, une émotion, une pensée que tu veux offrir au loup « lumineux ». 
Dépose-le dans ta main, comme un petit feu. 
Souffle doucement dessus, et imagine qu’il part nourrir la paix en toi. 

Quand tu seras prêt, rouvre les yeux. 
Continue ton chemin, mais n’oublie pas : 
Ce que tu nourris en toi, tu l’offres aussi aux autres. 

 

Rêver la forêt, 
c’est apprivoiser le silence en soi, 
écouter la bataille des loups intérieurs, 
et doucement choisir ce qui fait grandir la vie. 

La forêt du Berger

Parcours auto-animé  

Aristote, philosophe grec, nous rappelle que « la nature ne fait rien en vain ». Dans la forêt, tout est connecté, chaque arbre, chaque oiseau, chaque insecte a un rôle à jouer. Les rapaces, comme l’aigle, occupent une place unique : ils maintiennent l’équilibre en régulant les populations et en participant à la santé de l’écosystème. 

Observer la forêt, c’est découvrir cette harmonie subtile, où rien n’est superflu ni laissé au hasard. Ce défi t’invite à t’immerger dans ce monde, à écouter ce que la nature te dit, et à réfléchir à ta propre place dans cet équilibre. 

Comment peux-tu, à ton tour, contribuer à protéger cette sagesse du vivant ? Quelle est ta vision du lien entre l’homme et la nature ? 
Prends le temps de rêver la forêt en conscience, avec respect et émerveillement. 

 

 

Rêver la forêt, 

C’est s’ouvrir à la magie du vivant, accueillir chaque souffle, chaque bruit, chaque chose

C’est comprendre que la nature tisse des liens invisibles

entre toutes ses créatures, formant un équilibre fragile mais puissant.

le sens de la nature
vision panoramique

Chèvre domestique

Nom scientifique : Capra aegagrus hircus

Famille : Bovidae

Taille : Environ 50 à 80 cm au garrot

Particularité : Vision panoramique presque totale grâce à ses pupilles rectangulaires

Habitat : Montagnes, terrains rocheux, pâturages, zones ouvertes

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Une vision unique dans le règne animal

La chèvre possède une particularité étonnante : ses pupilles ne sont pas rondes, mais rectangulaires. Cette forme inhabituelle lui permet de voir jusqu’à 340 degrés autour d’elle sans avoir à bouger la tête.

Cela signifie qu'elle peut presque tout voir autour d’elle sans tourner le cou, ce qui est essentiel pour repérer les prédateurs.

Une sentinelle attentive

Grâce à cette vision panoramique, la chèvre garde un œil vigilant sur son environnement, même dans les zones difficiles comme la montagne ou les espaces ouverts. Cette capacité est un vrai concentré d’alerte et de calme à la fois : elle permet à la chèvre de surveiller les dangers potentiels tout en se déplaçant avec assurance.

 

Adaptations et mode de vie

Les chèvres sont des grimpeuses hors pair, capables d’évoluer sur des terrains escarpés et accidentés où peu d’animaux peuvent aller. Elles utilisent leur vue panoramique pour se déplacer en toute sécurité sur ces surfaces complexes. Leur régime alimentaire est varié : elles broutent herbes, feuilles, arbustes et même parfois des écorces.

 

Rôle dans l’écosystème

Les chèvres peuvent contribuer à l’équilibre des écosystèmes, notamment en entretenant certains milieux ouverts par leur pâturage.

Rêver la forêt,

C’est aussi apprendre à ouvrir ses sens autrement.

Comme la chèvre, à développer ses capacités à percevoir le monde autour de soi dans sa globalité, sans se focaliser sur un seul point.

Cette attention élargie aide à mieux comprendre l’équilibre subtil de la forêt et à respecter chaque détail

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Une réputation à nuancer

Souvent qualifié de têtu, l’âne est en réalité un animal réfléchi et prudent. Ce comportement n’est pas de l’entêtement, mais une stratégie de survie. Lorsqu’il s’arrête, il évalue son environnement et détecte les dangers éventuels avant d’avancer. Ce sens de l’observation lui permet de naviguer en toute sécurité, même dans des terrains difficiles comme les chemins forestiers escarpés.

 

Une mémoire remarquable

L’âne possède une mémoire exceptionnelle : il peut se souvenir pendant plusieurs années d’un lieu, d’un chemin, ou d’autres animaux rencontrés. Cette capacité lui permet de se repérer facilement dans son territoire, d’éviter les zones dangereuses et de retrouver ses sources de nourriture.

 

Un animal au service de l’homme et de la nature

Depuis des millénaires, l’âne accompagne l’homme, notamment dans le transport de charges en milieu rural et forestier. Sa capacité à évoluer calmement sur des sentiers étroits en fait un allié précieux dans la gestion durable des espaces naturels.

Ane Commun (Equus asinus)

Famille : Équidés

Taille : Environ 90 cm à 160 cm au garrot

Poids : 100 à 350 kg

Habitat naturel : Zones semi-arides, prairies et milieux ouverts, mais souvent domestiqué dans des environnements variés, y compris les lisières de forêts.

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Rêver la forêt

C’est adopter un autre rythme : celui de la patience, de l’écoute attentive, et de la prudence.

Comme lui, apprendre à ralentir, c’est s’ouvrir à la richesse du vivant, percevoir les signes subtils de la nature, et avancer en harmonie avec elle.

C’est prendre le temps d’observer, de comprendre, et d’agir avec conscience

La forêt sauvage

Parcours auto-animé  

Nom scientifique :

Garrulus glandarius

Famille :

Corvidés

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Description

Le geai des chênes est un oiseau de taille moyenne, facilement reconnaissable à son plumage coloré : un corps brun rosé, des ailes tachetées de bleu vif, blanc et noir, et une tête rayée noire et blanche. Ses cris sont perçants et variés.

 

Habitat

Il fréquente principalement les forêts de chênes et les bois mixtes en Europe et en Asie. On le trouve aussi dans les parcs et jardins bien boisés.

 

Comportements remarquables

Mémoire exceptionnelle : À l’automne, le geai cache des provisions, principalement des glands, en différents endroits de la forêt. Il est capable de s’en souvenir plusieurs mois plus tard, même sous la neige. Cela lui permet de survivre à l’hiver.

 

Rôle dans la reforestation 

En oubliant certains glands cachés, le geai contribue à la croissance de nouveaux chênes, participant ainsi à la régénération de la forêt.

 

Alimentation

Son régime est omnivore : il mange des glands, des fruits, des insectes, des petits mammifères et parfois des œufs ou des oisillons d’autres oiseaux.

 

Importance écologique

Le geai des chênes joue un rôle clé dans l’écosystème forestier par la dissémination des graines. C’est un maillon essentiel pour la biodiversité et la santé des forêts.

Rêver la forêt,

C’est apprendre à écouter autrement, à tendre l’oreille au murmure discret des animaux,

au battement léger des ailes, au craquement doux d’une branche.

Dans ce silence apparent se cache une symphonie secrète, un langage ancien qui nous relie à la nature.

 

Canopée

La Pipistrelle

Nom scientifique : Pipistrellus pipistrellus

Famille : Vespertilionidae

Taille : 3 à 5 cm (corps)

Envergure : 18 à 25 cm

Poids : 3 à 8 grammes

Période d’activité : Principalement nocturne, de la tombée

de la nuit jusqu’à l’aube

Habitat : Forêts, parcs, zones urbaines, greniers, vieux bâtiments

 

Un petit chasseur de la nuit

La pipistrelle est une chauve-souris très commune en Europe. Elle se nourrit principalement d’insectes qu’elle chasse en vol grâce à un système unique : l’écholocalisation ou l'écholocation. Ce système lui permet d’émettre des ultrasons, des sons à haute fréquence inaudibles pour l’oreille humaine. Ces sons se réfléchissent sur les obstacles et les proies, lui donnant une carte sonore précise de son environnement, même dans le noir total.

 

L’écholocalisation : voir avec les oreilles

  • La pipistrelle produit en moyenne un cri toutes les 0.08 secondes

  • Elle détecte la taille, la distance et la vitesse de ses proies grâce à l’écho de ses ultrasons.

  • Cette technique lui permet de chasser efficacement dans la nuit, où la vision est limitée.

 

Comportement et mode de vie

  • La pipistrelle se repose dans des lieux sombres et protégés pendant la journée, comme les fissures d’arbres, les toitures ou les caves.

  • Elle est capable de parcourir plusieurs kilomètres en quête de nourriture.

  • C’est un excellent indicateur de la santé écologique d’une zone, car elle dépend d’une abondance d’insectes.

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Rêver la forêt

Dans la forêt, comme dans la vie,

nous ne pouvons pas toujours tout voir ni tout comprendre seuls.

C’est aussi écouter, partager, transmettre et découvrir d’autres chemins

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Dans le noir

Ce grand arbre racinaire attire les regards. Ses racines noueuses qui sortent du sol,leur forme sinueuses et majestueuses rappellent les contes, les rêves, les anciens récits. Cet arbre semble presque vivant, comme un gardien silencieux de la forêt. Il invite à la contemplation, à l’imaginaire, à la poésie, à la réflexion. Sous ses branches, on ressent un lien profond avec la nature, comme si le temps ralentissait.

 

Asseyez-vous et profitez de ce moment, laissez vous portez par la beauté du lieu. Respirez profondément et laissez votre esprit et vos yeux vagabonder en profitant des quelquesvers de Victor de Laprade

A un grand arbre

L’esprit calme des dieux habite dans les plantes.

Heureux est le grand arbre aux feuillages épais ;

Dans son corps large et sain la sève coule en paix,

Mais le sang se consume en nos veines brûlantes.

A la croupe du mont tu sièges comme un roi ;

Sur ce trône abrité, je t’aime et je t’envie ;

Je voudrais échanger ton être avec ma vie,

Et me dresser tranquille et sage comme toi.

Le vent n’effleure pas le sol où tu m’accueilles ;

L’orage y descendrait sans pouvoir t’ébranler ;

Sur tes plus hauts rameaux, que seuls on voit trembler,

Comme une eau lente, à peine il fait gémir tes feuilles.

L’aube, un instant, les touche avec son doigt vermeil ;

Sur tes obscurs réseaux semant sa lueur blanche,

La lune aux pieds d’argent descend de branche en branche,

Et midi baigne en plein ton front dans le soleil.

L’éternelle Cybèle embrasse tes pieds fermes ;

Les secrets de son sein, tu les sens, tu les vois ;

Au commun réservoir en silence tu bois,

Enlacé dans ces flancs où dorment tous les germes.

Salut, toi qu’en naissant l’homme aurait adoré !

Notre âge, qui se rue aux luttes convulsives,

Te voyant immobile, a douté que tu vives,

Et ne reconnaît plus en toi d’hôte sacré,

 

Ah ! moi, je sens qu’une âme est là sous ton écorce :

Tu n’as pas nos transports et nos désirs de feu,

Mais tu rêves, profond et serein comme un dieu ;

Ton immobilité repose sur ta force.

 

Salut ! Un charme agit et s’échange entre nous.

Arbre, je suis peu fier de l’humaine nature ;

Un esprit revêtu d’écorce et de verdure

Me semble aussi puissant que le nôtre et plus doux.

Verse à flots sur mon front ton ombre qui m’apaise ;

Puisse mon sang dormir et mon corps s’affaisser ;

Que j’existe un moment sans vouloir ni penser :

La volonté me trouble, et la raison me pèse.

Je souffre du désir, orage intérieur ;

Mais tu ne connais, toi, ni l’espoir, ni le doute,

Et tu n’as su jamais ce que le plaisir coûte ;

Tu ne l’achètes pas au prix de la douleur.

Quand un beau jour commence et quand le mal fait trêve,

Les promesses du ciel ne valent pas l’oubli ;

Dieu même ne peut rien sur le temps accompli ;

Nul songe n’est si doux qu’un long sommeil sans rêve.

Le chêne a le repos, l’homme a la liberté…

Que ne puis-je en ce lieu prendre avec toi racines !

Obéir, sans penser, à des forces divines,

C’est être dieu soi-même, et c’est ta volupté.

 

Verse, ah ! verse dans moi tes fraîcheurs printanières,

Les bruits mélodieux des essaims et des nids,

Et le frissonnement des songes infinis ;

Pour ta sérénité je t’aime entre nos frères.

Si j’avais, comme toi, tout un mont pour soutien,

Si mes deux pieds trempaient dans la source des choses,

Si l’Aurore humectait mes cheveux de ses roses.

Si mon coeur recélait toute la paix du tien ;

Si j’étais un grand chêne avec ta sève pure,

Pour tous, ainsi que toi, bon, riche, hospitalier,

J’abriterais l’abeille et l’oiseau familier

Qui, sur ton front touffu, répandent le murmure ;

Mes feuilles verseraient l’oubli sacré du mal ;

Le sommeil, à mes pieds, monterait de la mousse ;

Et là viendraient tous ceux que la cité repousse

Écouter ce silence où parle l’idéal.

Nourri par la nature, au destin résignée,

Des esprits qu’elle aspire et qui la font rêver,

Sans trembler devant lui, comme sans le braver,

Du bûcheron divin j’attendrais la cognée.

Rêver la forêt

C’est un voyage intérieur autant qu’une exploration extérieure.

C’est se connecter aux mystères et à la poésie des liens qui unissent chaque être vivant.

Ici, sous cet arbre, l’invisible devient visible, le silence parle, et la mémoire de la forêt se révèle.

les racines

Lettre au bouleau

 

Mon cher Bouleau,

J’aurais voulu vous écrire comme le faisaient autrefois les scribes à Novgorod-la-Grand, sur la face intérieure de votre écorce blanche, au stylet ou au poinçon, puis enrouler mon message et le cacher à votre pied. Il aurait traversé les temps comme une carte au trésor. Dans mille ans, un jardinier ou un archéologue, sous un coup de binette, si toutefois l’outil existe encore, aurait découvert mes écrits gravés, et serait resté pantois.

 

Vous êtes un arbre explorateur, un pionnier, un fureteur. Il y a fort longtemps, au bord d’un volcan du Kamtchatka, je jouais au botaniste des Lumières, collectant les graines de l’automne dans de petits paquets pliés selon l’art galénique, pour un ami pépiniériste-poête breton. Je ne découvris pas d’espèces nouvelle cet automne-là, certes mais e courant surles pentes soufflées de cendre et brulées autrefois par la nuée ardente, je rencontrai Marie, qui depuis, m’accompagne sur les chemins de la vie. Il ventait. La neige des fruits ailés des grands épilobes s’accrochait aux lichens, aux fougères et aux troncs noueux de votre cousin d’Orient, le bouleau d’Erman à l’écorce constellée d’étoiles. Est-ce en souvenir de cette rencontre d’amour que vous m’êtes cher ?

 

Yves YGER et Florence GENDRE

 

Rêver la forêt,

C’est apprendre à écouter ce murmure ancien, c’est prendre le temps d’écrire — avec la plume de notre imagination ou celle de nos émotions — des mots qui, comme des graines, pourront germer dans les cœurs et traverser les âges.

le scribe
conclusion

En rêvant la forêt, tu deviens un gardien attentif, un acteur humble et respectueux, capable de préserver cette beauté pour les générations à venir. Laisse la forêt t’inspirer et guide tes pas avec douceur sur ce chemin d’harmonie.


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